Diversité culturelle : une conception ouverte
Aujourd'hui, l'édition est l'industrie culturelle la plus importante en Europe, mais aussi la plus diverse. Ainsi, environ 103 534 titres ont été publiés en 2016.
Une conception ouverte
Le SNE défend depuis longtemps une conception ouverte de la diversité culturelle. Ainsi cette notion ne vise pas à isoler les cultures derrière un mur de protection. Elle dit que pour permettre les échanges entre les cultures, il faut d’abord que chacune d’elle puisse s’épanouir à son rythme et à sa façon grâce à des politiques culturelles mises en place par les Etats.
L’existence d’une production nationale forte et d’un système de distribution efficace au sein de chaque pays est en effet une condition préalable indispensable à la diversité culturelle réelle des biens et des services au niveau international. A cet égard, il est particulièrement important d’appuyer les pays en voie de développement, qui ont parfois du mal à soutenir la concurrence anglo-saxonne, dans leurs efforts pour participer à cet échange culturel international. On peut ainsi leur apporter une aide en vue de construire une infrastructure de production et de distribution nationale et de définir des politiques allant dans ce sens.
C’est la mise en œuvre par les Etats de telles politiques culturelles que recouvre ce principe cher à la France et reconnu en tant que tel par la Constitution européenne. Ainsi, le livre bénéficie en France du prix unique, d’un taux de TVA réduit et de quelques aides, notamment de la part du Centre national du livre.
Les trois piliers de la régulation du livre (droit d’auteur, fiscalité et prix unique), garants de la diversité culturelle, sont aujourd’hui menacés par l’Internet dérégulé.
Tous les acteurs de la chaîne du livre en Europe doivent, solidairement et avec l’appui des pouvoirs publics, défendre notre modèle de régulation du livre garant de la diversité.
Les éditeurs français savent ce que la diversité et la qualité de l’offre, de la diffusion et de la prescription éditoriales doivent à la maîtrise d’un prix unique de vente au détail, valable pour tous les revendeurs quel que soit leur pouvoir de marché. Ils ont pour cela soutenu, en mai 2011, l’adoption d’une loi sur le prix du livre numérique, s’imposant aux firmes françaises et étrangères pour toutes les ventes réalisées sur le territoire français. Cette démarche s’inscrit dans une forte tradition politique de régulation du marché du livre.