Syndicat national de l'édition

  • La parole à...

Discours de Florent Souillot pour l’ouverture des Nouvelles Assises du livre et de l’édition

« Merci, Renaud, pour cette introduction.

J’ajoute un grand et chaleureux merci à toute l’équipe du syndicat avec qui nous avons construit cette journée. A tes côtés, Hélène Conand, Marie Le Bras et bien sûr Clémentine Guinebert, qui veille aussi sur notre commission numérique.

 

Il y a près de 20 ans, en 2008, nous lancions les premières Assises du livre numérique, initiant un rendez-vous dédié aux enjeux du numérique dans notre secteur. À l’époque, Amazon sortait son premier Kindle, Google avait déjà numérisé des millions de livres et les premiers smartphones faisaient leur apparition.

Près de 20 ans plus tard, la grande vague numérique a eu lieu mais n’a pas noyé l’édition. Elle a changé notre vie quotidienne mais elle s’est aussi heurtée, dans notre secteur, à notre volonté de nous organiser collectivement pour préserver la diversité éditoriale et l’accès au livre.

À sa manière, l’édition a su garder le cap, et l’engagement de tous les professionnels qui se sont succédé à cette tribune n’y est pas étranger.

J’en profite pour saluer Virginie Clayssen qui a conduit pendant ces années la commission numérique du syndicat et ces journées de débats.

 

Garder le cap ne veut pas dire que nous sommes arrivés, loin de là. Comme le disait Renaud, certains vents contraires se lèvent et se renforcent.

Le détournement de la lecture par les écrans, ces grands artisans du repli sur soi subi par tous et en particulier par les plus jeunes, figure parmi les plus inquiétants.

À plus long terme, comment ne pas craindre également la délégation de nos facultés intellectuelles et créatives à des machines que nous ne maîtrisons pas.

Ces vents sont ceux d’une vision utilitariste de la pensée, sans cesse accélérée et simplifiée à des fins économiques et politiques. Ils riment avec le renoncement et le repli sur soi.

Les envisager lucidement est essentiel. Les combattre passe par la reconnaissance de nos forces face à eux.  

 

Les écrans cannibalisent le cerveau de nos enfants ? Nos livres sont la meilleure des réponses, le rempart et l’antidote.

Des IA pillent nos catalogues ? Nous attaquons leurs concepteurs pour défendre nos droits et ceux de nos auteurs.

Des sites proposent de faux livres générés par IA ? Nous agissons auprès d’eux pour que tout le monde puisse les distinguer des vrais.

C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’ouvrir un nouveau chapitre de nos assises, en élargissant l’horizon de nos débats et en replaçant en son cœur le livre, quel que soit son format.

 

Ces « nouvelles Assises du livre et de l’édition » sont ainsi consacrées cette année au « pouvoir des livres ».

Nous aurions pu parler de l’innovation environnementale et sociale de l’édition, des initiatives prises pour placer le livre dans la vie de tous, des nouvelles manières d’accéder à la lecture, mais le temps nous aurait manqué.

Nous avons choisi de débattre du pouvoir social et politique du livre sur nos vies. De donner la parole à celles et ceux qui travaillent dans les maisons et qui ont accepté aujourd’hui de déroger à leur discrétion habituelle pour nous parler de leur métier.

Les éditeurs ne seront pas seuls à s’exprimer : des auteurs, libraires, chercheurs, journalistes, professionnels du cinéma et du théâtre, viendront à leurs côtés nous faire partager leur vision et leur pratique au service du « pouvoir » des livres.

Tous unis, bien au-delà du monde de l’édition, par le pari de l’intelligence sur la facilité, du temps long sur le temps court, de la prise de risque sur la conformité.

 

Nous pourrons ainsi écouter Etienne Klein nous parler des livres qui ont changé notre perception du monde.

Comprendre comment, grâce au relais essentiel des libraires, certains livres accompagnent et nourrissent les grands sujets sociétaux contemporains.

Saisir les enjeux de l’IA dans l’édition, en observer les pratiques, avec un premier baromètre des usages.

Tenter de répondre avec Camille Dejardin à cette question qui nous concerne tous : « À quoi bon encore apprendre avec des livres ? ».

Suivre Fabrice Arfi dans son travail d’adaptation en série de son enquête D’Argent et de sang, faisant de la fiction un nouveau véhicule du réel.

Montrer comment le cinéma et le théâtre nourrissent le livre, et inversement, et comment les publics se renouvellent.

Mettre en valeur Fileas, une initiative collective qui renforce nos liens avec les auteurs et les libraires.

Saisir les tendances du marché et les grands sujets de régulation face aux mutations de l’édition.

 

En un mot, reprendre conscience ensemble de cette réalité : le livre est à la fois vivant et essentiel.

 

Pour conclure, je rappellerai l’importance de ces rendez-vous pour stimuler et éprouver notre force collective. Nous ne sommes pas en visio, nous sommes entièrement là. Merci donc bien sûr à vous pour votre présence aujourd’hui.

Nous voici parés, et j’appelle maintenant si vous le permettez Etienne Klein et Alban Cerisier à monter sur scène pour lancer cette journée autour de ces livres qui ont littéralement changé le monde.

Cher Etienne, cher Alban, à vous la parole ! Je vous remercie. »

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