- La parole à...
Interview de Solène Chabanais, présidente de la commission Internationale

Début juin se tenait le Paris Book Market ; l’occasion de revenir sur quelques grands enjeux et défis à relever concernant l’édition internationale. Nous remercions Solène Chabanais, présidente de la commission Internationale du Syndicat national de l’édition, d’avoir répondu à nos questions.
Les 5 et 6 juin derniers se déroulait la 4e édition du Paris Book Market, rendez-vous professionnel des acteurs internationaux du livre sur les cessions de droit organisé par France Livre. Comment cet évènement permet-il de soutenir l’activité dans un contexte de baisse globale des cessions de droits ?
Cet évènement récent est déjà devenu un rendez-vous incontournable de l’édition internationale, avec cette année près de 280 éditeurs internationaux présents. Le fait que le Paris Book Market soit aussi populaire est une excellente nouvelle car cela permet à nos partenaires de se concentrer uniquement sur la production française, dans chaque segment éditorial.
Le rapport statistique du Syndicat national de l’édition a récemment été publié ; on peut noter cette année la baisse des cessions de droits de traduction et l’augmentation des coéditions. Qu’est-ce que cela implique, et comment expliquer la frilosité des éditeurs étrangers ?
En effet, cette baisse des cessions est significative d’une très grande prudence des éditeurs internationaux. Les frais de traduction, le prix du papier peuvent expliquer cette absence de prise de risque en cessions, mais au-delà de cela, on peut constater un repli des marchés éditoriaux sur leurs auteurs locaux, y compris dans des pays où la tradition des ouvrages en traduction était jusqu’à présent bien ancrée. Par exemple, le nombre de contrats de cession conclus avec la Chine diminue d’année en année, alors qu’elle a longtemps été notre premier pays partenaire.
Quels sont les grands enjeux de la commission Internationale et les défis à venir ?
Notre rôle est de rappeler et sensibiliser nos interlocuteurs sur l’importance du travail des chargés de droits dans un contexte où les cessions sont en baisse. En outre, nous sommes en phase de finalisation du travail amorcé en coordination avec la commission Livre audio sur le livre audio à l’international, avec pour objectif d’analyser les différents modèles en vigueur sur le marché à l’étranger afin d’appréhender les incidences sur les contrats et les rémunérations. Nous poursuivons le dialogue avec le ministère de la Culture et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères sur la place du livre français à l’étranger, et plus particulièrement sur le volet et les actions concernant la cession du français vers le français et la coédition. Enfin, nous souhaitons maintenir nos échanges suivis et réguliers avec les attaché(e)s du livre dans les Instituts français à l’étranger, notamment par leur intervention lors de nos réunions plénières.